souchet

Le souchet est devenu un véritable problème dans certaines régions de France comme dans les Landes. Dans cette région ce problème est devenu explosif qu’il s’agisse de culture en agriculture biologique … mais également en agriculture conventionnelle !  

Le souchet y cause de grandes pertes notamment en matière de rendement et la lutte n’est pas facile ! Pour s’en débarrasser et retrouver un terrain sain … cela peut prendre des années ! C’est pour cela qu’il est extrêmement important de repérer le début de l’envahissement et de mettre en place un protocole spécifique ! 

L’origine du souchet

Le souchet appartient à la famille des laiches. Il se distingue par le fait qu’il n’est que très peu sensible au gel et que les herbicides antigraminées classiques ne sont pas efficaces contre le souchet.

En germant, chaque tubercule donne naissance à un rhizome sous la surface du sol et chaque tubercule peut émettre une ou plusieurs pousses qui forment à l’extrémité de nouveaux bulbes banals puis des pousses. 

Une seule tubercule peut ainsi former des centaines de de tubercule en période de végétation. Il suffit de quelques tubercules pour infester une parcelle entière !

Il a été « importé » en France via la Hollande, à travers la multiplication des  bulbes de tulipes importées et dont les semences sont contaminées.

Le souchet non comestible est à la base une bulbe qui peut s’apparenter à un petit oignon blanc qui se trouve entre 15 et 25 cm dans le sol. 

Quand nous labourons ou que nous faisons des cultures en buttes, nous bouleversons le sol et le souchet apparait à la surface. 

Les sangliers adorent manger le souchet … mais ne vont pas bien le digérer et c’est pour cela qu’il va se reprendre. Dans un département comme les Landes, des dizaines de milliers d’hectares sont touchés. Il est fort probable que d’autres sites d’invasion, encore inconnus à l’heure actuelle soient découvert et que de nouvelles surfaces soient infestées par transfert accidentel de tubercules. 

Le souchet se développe dans des sols légers sablonneux, mais aussi dans du limon léger. L’irrigation va favoriser son développement. Nous en avons trouvé lors d’une visite dans la Manche et aussi à 5 km de notre exploitation dans le nord de l’Alsace

Comment prévenir la dissémination passive du souchet ?

Comme il est difficile de lutter contre le souchet, il est d’une importance capitale de prévenir la dissémination passive. Cela passe par plusieurs actions comme : 

  • Veiller à ne pas étendre des résidus de récolte ou de la terre provenant de parcelles infestées sur des parcelles saines. 
  • Nettoyer sur place les machines après travail sur des parcelles infestées mais aussi décrotter sur place les roues du tracteur et des machines. 
  • Terminer la récolte par les parcelles infestées 

Si malgré les mesures préventives un parcelle a été infestée, il est important de l’observer le plus tôt possible et de mettre en oeuvre une solution pour l’éradiquer ( au maximum avant l’été et la formation de nouveaux tubercules. ) 

  • Cela demande d’abord de déterrer le foyer ( en creusant jusqu’en dessous de la semelle de labour) et d’éliminer la terre dans les règles de l’art ( pour éviter toute propagation ). Il est d’une importance capitale de surveiller ces zones les années suivantes. ( voir parfois de laisser incultes les surfaces infestées pour repérer les éventuelles repousses ) 
  • Ensuite, il est important de laisser de côté les emplacements des foyers ( lors de la récolte ou lors du travail du sol ) pour travailler les champs séparément et éviter tout risque de dissémination dans le champ ou autour. 

L’impact économique de la présence de souchet est énorme, d’après l’un de nos clients dans les Landes, le rendement de pommes de terre passe de 80 tonnes par hectares à moins de 15 tonnes … mais réellement il est de 8 tonnes ! 

La raison de cette baisse de rendement est expliquée par le fait que les racines de souchet transpercent les pommes de terre et aussi les patates douces !

Selon les témoignages récoltés sur le terrain, il en est de même pour les céréales où le rendement serait divisé par trois !

souchet

Quelles sont les solutions à notre disposition ?

L’assainissement d’une surface  infestée demande du temps et de la persistance. Il est crucial d’empêcher la formation de nouveaux tubercules et de nouvelles graines. 

Il est bon d’opter pour une modification de la rotation des cultures. Cela demande de renoncer à cultiver des betteraves, des pommes de terre. Car dans ces conditions le souchet trouve des conditions idéales à son développement ( surtout dans le cadre juvénile où les cultures sont peu denses ) ! 

En plus de trouver un terrain favorable, les rhizomes endommagent les tubercules et les techniques de récoltes favorisent la dissémination du souchet ! 

Un rotation à base de céréales favorisent l’assainissement des surfaces infestées de
souchet et réduisent au minimum le risque de dissémination.

L’important est de lutter contre le souchet dans toutes les cultures et sur toute la rotation ! Cela va faciliter la lutte intensive et va faciliter la surveillance de l’infestation par le souchet.

Pour le souchet non comestible, nous avons développé un protocole qui va s’appuyer sur l’utilisation de solutions mécaniques comme Kvick Finn. Cela consiste à remonter en surface les bulbes de souchet et le faire sécher.

Nous travaillons avec le scalpeur à une profondeur de 20 cm avec des socs qui ont un angle d’attaque plus agressif pour faire migrer la bulbe vers la surface et le rotor fini le travail en la déposant en surface pour la faire sécher. 

Grâce à ce protocole basé sur l’utilisation de l’outil 4 en 1 Kick Finn, certaines bulbes sont blessées et d’autres non. Dans les Landes, il faut en moyenne entre 14 et 17 jours de séchage pour les rendre inertes.

A la fin de l’été 2022, nous allons participer à une nouvelle plate forme d’essai de ce protocole sur du souchet comestible. Cela va se passer dans la Drôme.

Pour lutter contre le souchet, il est important d’appliquer des stratégies ciblées pour éviter toute dissémination & le plus tôt possible ! Il faut à tout prix éviter que la dissémination se fasse par les machines, les véhicules ou la terre des produits récoltés. 

Si du souchet apparaît dans un champ, il faut bien observer et détruire le foyer le plus tôt possible. il est très important de garder le champ sous surveillance et d’éviter l'(es) emplacement(s) infesté(s) lors du travail du sol.

L’impacte économique de la présence de souchet est énorme ! C’est pour cela que nous avons développé un protocole qui va s’appuyer sur l’utilisation de solutions mécaniques comme Kvick Finn. Dans les Landes, il faut en moyenne entre 14 et 17 jours de séchage pour les rendre inertes.