Les pucerons sont un véritable danger pour nos rendements à court terme et pour la croissance de notre exploitation à long terme. Si l’on ne fait rien cela peut causer des pertes énormes sur notre production.
Connaitre son ennemi permet de mieux le combattre et de mettre en place des solutions adaptées, au bon moment et respectueuses de la biodiversité et permettant de conserver des bons rendements.
Le puceron, sa vie, son oeuvre …
Il existe plus de 4000 espèces de pucerons différentes permis lesquels 250 sont de véritables ravageurs de cultures. Ils sont mou et de petite taille avec un appareil buccal ressemblant à une seringue.
Pour se nourrir, le puceron prélève la sève des tissus végétaux. Cela touche tout les organes de la plante : les feuilles, les tiges … et également les racines ! Le puceron digère la sève et en particulier les protéines de la sève ( c’est d’ailleurs ces protéines qui l’intéresse le plus!). La sève étant également riche en sucre, celui ci sera rejeté et c’est ce sucre qui fait que le puceron laisse une trace physique de son passage.
Il y a 4 phases dans le cycle de reproduction du puceron :
Après avoir passé l’hiver à l’abri dans les écailles des bourgeons, Les oeufs vont éclore à la fin de la saison. Cela donne naissance aux femelles pucerons : les fondatrices.
Au printemps, la fine équipe se multiplie avec un système assez complexe mais quasi similaire au clonage.Les premières colonies apparaissent et elles grossissent de manière exponentielle !
Une fois la plante entièrement colonisée, les pucerons volent jusqu’à leur prochain cible et vont coloniser ainsi d’autres plantes.
A l’automne, les femelles fondatrices ne pouvant survivre en l’état ( à cause de la baisse des températures ), elles vont donner vie à des mâles pour une reproduction « classique » et c’est à ce moment qu’il y a ponte des oeufs qui vont patienter tout l’hiver et le cycle reprendra de plus belle la saisons suivant !
La problématique des pucerons
Il est très difficile de s’en débarrasser et si l’on ne fait rien le problème peut devenir très rapidement ingérable ! Si d’autres insectes ne répondent pas présent ( exemple les coccinelles), la colonie peut envahir toute la surface !
En prélevant de la sève sur la plante, ils vont venir l’affaiblir d’une manière considérable! Ils vont entrainer un ralentissement de la croissance, une chute des feuilles et donc une véritable baisse des rendements de la plante atteinte !
En venant prélever sur la plante, ils vont également injecter une salive toxique qui entraine des malformations : cela déforme les feuilles et les fruits !
Le sucre rejeté au moment de la « digestion » de la plante laisse des traces qui vont favoriser l’apparition de champignons. Ces derniers ont un impact phénoménal sur le bon fonctionnement de la tige et des feuilles.
Au moment de la « morsure » par le puceron il y’a également transmission de nombreux virus notamment celui de la jaunisse dans les cultures de betteraves.
Même s’ils sont nécessaires à la biodiversité car ils sont l’alimentation de base de nombreux autres insectes, une colonie de pucerons fait poser de nombreux risques pour votre récolte et il est crucial de réguler leur présence sur l’exploitation.
2020 Une année particulière …
Cette année a été une année exceptionnelle … notamment pour les pucerons ! Avec des attaques précoces et très importantes. Les pucerons sont arrivés sur les parcelles de betteraves à des stades très jeunes !
Les passages sur les cultures nécessaires pour réguler la population de pucerons ont été plus nombreux que les autres années ! Cela entraine donc des coûts de fonctionnement bien plus importants venant s’ajouter à des cours du sucre beaucoup plus fluctuant !
Cerise sur le gâteau, la sécheresse de cette année si particulière n’a pas permis de mettre en place un désherbage efficace … en plus d’entrainer des difficultés de croissance pour la plante !
Avec le vote de la loi Egalim et l’interdiction des produits néonicotinoides, de nombreuses solutions concernant la lutte contre les pucerons n’ont pu être mis en oeuvre. Une question se pose notamment sur le sens écologique de cette démarche et est un véritable défi pour notre métier ! quelle solution mettre en oeuvre pour protéger les semences et éviter d’utiliser des produits phytosanitaires sur la végétation ….
Les solutions pour votre exploitation
Nous avons vu précédemment que les pucerons faisaient partie intégrante de la biodiversité car ils étaient la nourriture de base de nombreux insectes. Les éradiquer totalement ne seraient pas une bonne solution car cela éradiquerait également d’autres insectes qui sont nos alliés ! Il revient donc à trouver une solution pour réguler et contenir plutôt qu’une solution pour éradiquer et détruire .
Une grande part du travail va être de l’observation, de manière à agir au bon moment et décider de l’opportunité ou non de l’opportunité de passage de produits. Cette observation commence dès l’épiaison et se poursuit jusqu’au stade « grains laiteux-pâteux ». La croissance de la colonie étant très rapide, il est nécessaire de réaliser des observations très régulièrement sur l’ensemble de votre exploitation.
Le pourcentage d’épis colonisés peut être un bon indicateur sur la nécessité d’intervenir ou non pour limiter la propagation de la colonie.
Les insectes adeptes de pucerons comme les coccinelles ou certains parasites peuvent devenir nos meilleurs alliés ! Même si à partir d’un certain stade ils sont eux aussi dépassés par les événements, il est fondamental de ne pas effectuer de passage trop tôt pour ne pas les détruire également … et nous tirer une balle dans le pied.
Une autre approche est la prévention en utilisant des amendements dans le sol et renforcer ainsi les plantes dès la croissance, les renforçants « de l’intérieur » pour mieux affronter les attaques extérieures et notamment les attaques des colonies de pucerons.
Ainsi l’utilisation de produits phytosanitaires est réduite au maximum et devient une action de dernière nécessité : Cela vous permet d’être bien plus respectueux de la terre vous permettant de travailler au quotidien, d’être plus respectueux de la biodiversité … et de faire de belles économies tout en gardant un bon rendement.
Même s’il est nécessaire à la biodiversité, le puceron n’est pas notre ami ! De par sa croissance exponentielle il peut devenir un véritable ravageur pour nos cultures et venir ruiner notre travail !
2020 a été une année exceptionnelle car les attaques de pucerons ont été bien plus fortes et précoces qu’à l’accoutumée. L’interdiction des néonicotinoides a laissé la place à de nombreux virus sur des plantes déjà fragiles ( à cause de la sécheresse principalement )
Certaines attaques peuvent entrainer des pertes jusqu’à 30 quintaux par hectares ! Il existe des solutions en réalisant un amendement du sol notamment en agriculture biologique et qui est également un très bon complément dans le cadre d’une agriculture biologique.